Chronique du PDG du RÉMI, Martin Roy à Athènes - WorldPride 2023 : Sydney l’emporte sur Montréal...

International, Associations, Festivals et événements · · Commenter

Les membres de l’association qui regroupe plus de 500 «LGBTQ+ prides» à l’échelle de la planète, Interpride, ont choisi hier Sydney, en Australie, pour tenir le WorldPride 2023, face à Montréal et à Houston, au Texas.

Réunis pour une bonne part à Athènes depuis jeudi, ils ont confié au Gay & Lesbian Mardi Gras l’organisation de cet événement d’envergure qui se tient aux deux ans et qui a, il y a quelques mois, à New York, accueilli près de 3 millions de visiteurs, à l’occasion du 50e anniversaire des émeutes de Stonewall, moment fondateur de la lutte pour les droits des communautés LGBTQ+.

La ville australienne a recueilli 60% des votes, contre 36% à Montréal et 3% à Houston.

En choisissant Sydney, les événements comme Fierté Montréal ont misé d’abord et avant tout sur une candidature qui offrait de nouvelles possibilités de développement dans l’hémisphère sud et la région de l’Asie-Pacifique, plutôt que celle du principal adversaire, Montréal, qui offrait plutôt une ouverture sur l’espace francophone.

La présentation de Sydney mettait d’ailleurs l’accent sur le fait que tenir l’événement en Australie aurait des répercussions positives dans tout ce coin du monde qui n’a jamais accueilli de WorldPride, alors que, depuis 1999, se sont succédées les grandes villes occidentales que sont Rome, Londres, Toronto, Madrid, New York et, bientôt, en 2021, Copenhague. L’Asie-Pacifique, ont fait valoir les organisateurs, représente 60% de la population et il y a toujours beaucoup d’oppression, voire de criminalisation dans les pays de cet hémisphère.

Jean-Sébastien Boudreault, vice-président, Fierté Montréal, durant la présentation de la candidature de Montréal

Dès vendredi, au deuxième jour de l’assemblée générale d’Interpride, les membres avaient pu entendre tour à tour les présentations des villes candidates, chacune d’une durée de 30 minutes. L’assemblée s’était auparavant ouverte dans un certain chaos, alors que des membres réclamaient de la traduction en ce qui concerne le processus de votation qui, pour la première fois, était électronique et permettait donc que les membres non-présents en Grèce puissent exprimer leur préférence. Des locuteurs du français, de l’espagnol et du portugais se sont alors improvisés interprètes. Il faut dire qu’Interpride fait face à un défi de croissance: l’association née de l’évolution de l’américaine National Association of Lesbian and Gay Pride Coordinators est devenue au fil du temps mondiale et, de partout, des événements de fierté s’y sont joints, avec ce que cela représente de défis pour cette petite ONU.

Quelques dirigeants d’Interpride, devant le logo de l’association

SYDNEY

Sydney a donc présenté sa candidature en tout premier lieu, en mettant aussi de l’avant les Premières nations et en faisant valoir que 2023 allait marquer le 50e anniversaire du 1er gay pride de Sydney, de même que le 45e du fameux Mardi gras qui définit la ville.

MONTRÉAL

Montréal s’est ensuite mise en scène, avec des porte-paroles bilingues, de la traduction simultanée en six langues, une alternance dynamique entre les discours et les vidéos, en insistant sur le fait qu’un WorldPride n’avait jamais eu lieu en région ou pays francophone. Ainsi, ils ont fait valoir l’impact positif que pourrait avoir l’événement sur l’ensemble des pays de la grande «famille», notamment en Afrique. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’advenant leur victoire, ils avaient mis en réserve un budget pour octroyer des bourses permettant au plus grand nombre de pays d’être représentés et qu’en plus du soutien serait mis en place pour que soit facilitée l’obtention des visas. J’irai où tu iras de Céline Dion accompagnait les images de l’édition 2019 et, petit clin d’œil supplémentaire, à la toute fin: la diva de Charlemagne pouvait y être vue dans son drapeau arc-en-ciel, souhaitant «bonne fierté Montréal !». La salle s’est exclamée comme il se devait et les applaudissements ont été nourris au terme de cette demi-heure d’intensité.

Tourisme Montréal lors du défilé de la Fierté, Montréal, 2019

Ariane Moffat à l’ouverture de Fierté Montréal 2019

HOUSTON

Quant à Houston, elle a terminé cette portion de la journée en faisant la promotion du «Southern Cool», mais aussi de l’accessibilité de la ville qui est «hub» de deux compagnies aériennes, la visibilité et l’histoire de la ville avant-gardiste, qui a notamment élue une mairesse homosexuelle il y a quelques années. Le tout a été fait plus conventionnellement, avec visiblement peu de résonnance chez les délégués internationaux.

Au nom du Regroupement des événements majeurs internationaux et de Festivals et Événements Majeurs Canada (FAME), deux associations dont est membre Fierté Montréal, j’offre mes plus sincères félicitations à l’équipe montréalaise pour la qualité de sa candidature.

Martin Roy