Hausse du salaire minimum au Québec - les centrales syndicales militent et les associations patronales s'inquiètent

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De nombreux groupes sociaux militent depuis quelques semaines en faveur de la hausse du salaire minimum de 10,75$ à 15$ l'heure. Il s'agirait d'une hausse de 40% qui toucherait 6% des travailleurs québécois, soit approxivement  225 000 personnes.

Il faut également noter que près d’un million de travailleurs au Québec gagnent moins de 15$ l'heure. Le groupe de travailleurs touché serait donc beaucoup plus important que seuls les travailleurs touchant actuellement le salaire minimum.

De ce groupe, 60% travaillent à temps partiel et 60% de ces travailleurs composent le groupe des 15-24 ans.

DANS QUELS TYPES D'ENTREPRISES TRAVAILLENT-ILS?

Le Québec compte 196 000 entreprises, dont 192 000 (98%) sont de petites et moyennes entreprises.

Au niveau touristique, le Canada compte 1,2 M d'entreprises dont 110 000 (9%) sont touristiques De ce nombre24%, soit plus de 30 000, sont québécoises.

De façon plus spécifique, 58% de ces entreprises comptent entre 1 et 4 employés, alors que près de 31% comptent de 5 à 19 employés. Près de 90% de l'industrie touristique canadienne est ainsi composée d'entreprises comptant entre 1 et 19 employés. Moins de 2% des entreprises touristiques canadiennes comptent plus de 100 employés.

DANS QUELS SECTEURS D'ACTIVITÉS TRAVAILLENT-ILS?

Près de 63% des emplois créés par les entreprises touristiques canadiennes proviennent du secteur de la restauration

Près de 17% proviennent des secteurs du loisir et du divertissement, près de 9% de l'hébergement, 8% du secteur du transport et 4% du secteur des services aux voyages.

QUELS SERAIENT LES IMPACTS ÉCONOMIQUES?

Au niveau des impacts économiques prévisibles de la hausse du salaire minimum de 10,75$ à 15$, deux écoles de pensée économique s'opposent.

D'un côté, les économistes qui tendent vers la gauche affirment que cette hausse de salaire augmenterait le pouvoir de consommation de centaines de milliers de travailleurs québécois et que ceux-ci dépenseraient par la suite leurs nouveaux revenus dans les entreprises de la Belle Province.

À l'opposé, les économistes qui tendent plus vers la droite affirment que cette hausse des coûts d'exploitation aurait pour conséquence une rationalisation des opérations des petites et moyennes entreprises et à terme, générerait des pertes d'emplois pour le secteur.

Un élément important, les différents sondages menés par les associations syndicales affirment que la population serait d'accord avec cette hausse salariale, dans une proportion de 74%. Les sondages ne disent toutefois pas si les consommateurs québécois seraient prêts à payer plus cher pour le niveau de prestations actuelles.

MAIS QU'EN SERAIT-IL POUR NOS ENTREPRISES TOURISTIQUES?

De prime abord, je serais extrêmement prudent face à une hausse de 40% de la masse salariale de nos petites et moyennes entreprises touristiques.

L'entreprise touristique québécoise moyenne a bien souvent une situation financière fragile, ses coûts d'exploitation sont généralement élevés, notamment face à la concurrence internationale, et cette dernière souffre très souvent d'une forte saisonnalité.

De plus, ses caractéristiques économiques sont souvent plus accentuées en région, à l'extérieur des pôles de Montréal et Québec.

De façon plus spécifique, le secteur de la restauration (65% des emplois) connait des moments difficiles depuis plusieurs années et une hausse significative de ses coûts de main-d’œuvre ne représenterait définitivement pas une solution face à cette réalité.

Bref, une hausse du salaire minimum de 10,75$ à 15$ l'heure aurait à coup sûr un impact significatif sur les opérations et la viabilité financière de plusieurs de nos entreprises touristiques.

Sources: Articles de journaux, Le Journal de Québec, La Presse, Le Devoir, Le Huffington Post et Ici Radio-Canada

Profil PME: Les industries touristiques du Canada, mars 2015 - Industrie Canada

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