Je suis (un représentant) d’hôtelier : Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ, par Steven Ross
À 15 ans, il rêvait d’être député. À 17 ans, il redécouvrait le Canada après avoir complété son secondaire dans les États fédérés de la Micronésie. À 29 ans, il devenait député fédéral de Beauport-Limoilou. À 35 ans, il troquait la politique pour l’univers touristique. Au moment d’entamer son second mandat à la direction générale de l’Association hôtelière de la région de Québec, Alupa Clarke fait le bilan de ses trois premières années dans le secteur hôtelier et brosse le portrait des enjeux qui façonneront l’industrie dans un futur proche.
Q. Vous avez une très riche carrière centrée majoritairement sur la politique. Qu’est-ce qui vous a amené à faire le saut en hôtellerie?
Jusqu’à 35 ans, j’ai évolué dans l’armée et la politique, deux domaines explosifs (rires!)! J’ai une forte fibre patriotique et j’aime défendre les gens. Après ma défaite politique en 2021, j’ai découvert l’industrie hôtelière et je suis tombé en amour avec le secteur. Avant, je représentais 90 000 personnes, maintenant 205 hôteliers. Je les défends comme si c’était ma famille!
Q. Vous êtes devenu l’un des porte-paroles les plus importants de l’industrie, vous considérez-vous aujourd’hui comme un hôtelier?
Je ne me considère pas comme un hôtelier, mais après trois ans à faire le pont entre les hôteliers et les acteurs de leur écosystème, je peux dire que je connais l’industrie en profondeur, tant du point de vue opérationnel que des enjeux et des besoins du secteur.
Q. Comment se porte l’hôtellerie à Québec dans le contexte actuel?
Nous avons connu en 2025 l’un des meilleurs premiers trimestres depuis trois ans et nous attendons notamment quelque 60 000 Français cet été. Québec continue de se positionner de façon avantageuse dans les différents palmarès, mais il y a tout de même beaucoup d’incertitude à l’horizon en raison de la guerre tarifaire. Cela dit, un récent sondage indique que les Québécois ont l’intention de bouder les États-Unis, donc on peut possiblement s’attendre au même phénomène que durant la pandémie, soit une certaine augmentation du tourisme local. Il est fort possible que plusieurs congrès internationaux choisissent également d’éviter les États-Unis, ce qui pourrait se traduire par des opportunités chez nous.
Q. Y a-t-il un risque que les Américains décident de boycotter le Québec à leur tour?
Possiblement, toutefois il faut garder en tête que les trumpistes ne sont pas nécessairement notre clientèle, donc l’impact réel d’un boycottage serait peut-être limité.
Q. Votre mandat vient d’être reconduit à la tête de l’AHRQ, félicitations! Quel bilan faites-vous de vos trois premières années aux commandes de l’organisme?
Merci! Je suis fier de représenter les établissements de la région de Québec et je les remercie pour leur confiance. Le plan stratégique 2022-2024 visait à renforcer l’organisation, à rehausser son financement, à augmenter son rayonnement et à établir une présence publique plus forte. Aujourd’hui, nous avons une nouvelle image de marque, un nouveau bureau au centre-ville, un budget annuel qui a doublé et nous comptons sur une équipe de huit employés. Nous avons aussi collaboré à la conclusion d’un partenariat entre les trois associations hôtelières du Québec, ce qui nous rend tous plus unis et plus forts.
Q. Vous n’avez pas chômé! À quoi peut-on s’attendre pour le futur?
En effet! Nous avons récemment embauché une huitième personne et avons mis en branle notre plan stratégique 2024-2026 qui se concentra, entre autres, sur des enjeux cruciaux comme la gestion de la main-d’œuvre qualifiée, la participation aux projets qui augmentent l’accessibilité de la destination et la mobilité des touristes sur place, le financement des établissements ainsi que le repreneuriat et la relève.
Q. Qu’est-ce que le projet RHINNO?
Il s’agit d’un projet de ressources humaines et d’innovation en tourisme créé en collaboration avec Destination Québec Cité. L’objectif est d’adresser les enjeux reliés à la main-d’œuvre et à la gestion des ressources humaines au sein des entreprises touristiques. Les problèmes de main-d’œuvre impactent directement notre qualité d’accueil, il faut donc s’y attarder avec rigueur et détermination. Notre projet comporte 4 piliers : la connexion avec les entreprises, la valorisation de nos métiers et professions, le développement des compétences et, enfin, l’amélioration de façon durable. Nous avons une équipe de cinq personnes dédiées à ce projet sur le terrain.
Q. Quel est le secret touristique le mieux gardé de la région de Québec?
LES CITOYENS! Les touristes d’aujourd’hui recherchent l’expérience et le contact avec les gens. La qualité de l’accueil commence par les gens et nos citoyens sont extrêmement chaleureux, ce qui plait aux visiteurs. C’est ça pour moi le trésor de Québec dont on ne parle pas assez!
Q. Votre établissement québécois préféré (à l’extérieur de Québec)?
Le Fairmont Le Manoir Richelieu, dans Charlevoix! Un édifice historique centenaire qui fait partie des mini châteaux du Canada et qui offre vue incomparable sur le fleuve. Le sommet du G7 y a eu lieu en 2018, ce qui rejoint ma passion pour la politique!
L’AHRQ en chiffres…
- Nombre d’employés : 8.
- Nombre de membres : 205 (95% des établissements d’hébergement de la région).
- Nombre de chambres de ses membres : 15 000.
- Nombre d’emplois directs : 6500.
- Retombées économiques de l’industrie : 2,4 milliards générés par le tourisme à Québec, dont 600 millions par l’hôtellerie.
Lumière sur les pros de l’hôtellerie - Les lecteurs de TourismExpress qui voudraient souligner la passion, le dévouement ou le parcours d’une personne de leur équipe sont invités à entrer en contact avec Steven Ross au steven@connectrcommunication.com afin qu’il puisse les faire connaître et qu’il mette en lumière la pluralité des visages de l’industrie hôtelière du Québec.
Steven Ross
Consultant et formateur en communication
Affaires | Tourisme | Divertissement
Fondateur de CONNECTR Communication
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