Le RVT est mort… vive la nouvelle formule?, par Claudine Hébert

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Le Réseau de veille en tourisme de la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a cessé ses activités en janvier dernier. Or, la formule n’aurait peut-être pas dit son dernier mot. C’est du moins ce qu’a appris TourismExpress.

Ces jours-ci, on chuchote dans les coulisses qu’un projet multidisciplinaire en intelligence d’affaires serait en gestation. Quelle sera la nature, la mission de ce dernier? Tout ce qu’on sait, c’est que la nouvelle infrastructure pourrait être officialisée sous peu …et logerait à l’UQAM.

 

Retour sur les origines du RVT

En attendant, rappelons que le RVT, fondé en 2002, a mis fin à ses opérations après 20 ans d’activités. Cette nouvelle a profondément attristé son créateur, Michel Archambault. « Je ne souhaite pas faire l’éloge funéraire du RVT, mais je trouve cette nouvelle déplorable », a confié l’ex-titulaire et fondateur de la Chaire de tourisme de l’UQAM, à TourismExpress.

Au moment de sa création, le RVT constituait une première dans l’industrie mondiale touristique. L’outil avait pour mission d’anticiper les tendances et de partager l’information stratégique. Adossé à la Chaire, le RVT permettait de collecter et diffuser en continu des analyses prospectives utiles aux entreprises.

« Notre initiative avait même été saluée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), signale fièrement l’instigateur du RVT. Notre réseau venait en aide à toutes les PME, organisations et autres acteurs de l’industrie en quête de tendances, de conseils pour faciliter leurs stratégies », raconte-t-il.  En outre, poursuit-il, toute une équipe de collaborateurs internationaux de cinq continents était mise à contribution afin de bonifier les contenus du RVT.

Une expertise fortement appréciée comme le démontre le nombre d’abonnés au bulletin électronique qui a rapidement augmenté en flèche. Même chose pour le trafic sur le site web. Le RVT comptera jusqu’à 400 000 visites annuelles.

Spécialisé dans la veille stratégique, ce réseau innovateur à l’époque, a employé jusqu’à une douzaine de personnes. En plus de bénéficier du soutien financier de Développement économique Canada (DEC) et du ministère du Tourisme du Québec, le RVT parvenait même à autofinancer ses activités annuelles grâce à des mandats spécifiques qui lui rapportaient près du tiers en revenus additionnels, indique l’instigateur du RVT.

 

Un outil qui a toujours sa pertinence

Michel Archambault reconnaît que le RVT n’avait sans doute plus l’éclat de ses premiers jours, et devait se réorienter en fonction des sources d’information multiples présentes dans l’univers touristique.

Le professeur émérite persiste et signe. « Le RVT a encore sa pertinence dans le ciel touristique québécois. Changeons son modèle d’affaires, redéfinissons sa mission, mais trouvons une façon d’avoir accès à une plateforme d’informations objectives, transparentes et surtout guidée par l’auréole universitaire », dit-il.

En milieu universitaire, explique-t-il, ce foyer d’informations et d’innovations a l’avantage de s’appuyer sur une bonne gouvernance tout en évitant les conflits d’intérêt pouvant subsister dans le milieu touristique. « Cet outil, insiste Michel Archambault, ne peut être politisé et plaire aux autres. »

 

100 % d’accord

Des propos que soutient à 100 % Paul Arsenault, qui a tenu le volant du RVT jusqu’en 2020. Selon ce professeur en marketing, qui a lui aussi occupé le rôle de titulaire de la Chaire de tourisme de l’UQAM (entre 2012 et 2020), le RVT, tel qu’on l’a connu, ne reviendra pas. « La formule de veille est dépassée. Aujourd’hui, il existe trop d’outils similaires pour que le RVT fasse une réelle différence dans l’industrie », dit-il.

Mais il est vrai qu’il y a place à une nouvelle formule où l’intelligence d’affaires serait au premier plan. « Aujourd’hui, la réussite en tourisme dépasse l’expertise touristique à elle seule. Toutes les forces de l’économie, que ce soit les communications, le marketing, les finances, la gestion et plus encore, font partie de la solution », explique-t-il.

Est-ce que Paul Arsenault fait justement partie de la rumeur entourant la nouvelle plateforme qui viendrait combler le vide laissé par le RVT ? L’universitaire n’a pas voulu confirmer ou nier l’information.

Un dossier que TourismExpress suit de près.

Crédit photo: Pixabay

 

Claudine Hébert
Journaliste et collaboratrice

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