Près de 22 000 chambres vendues en moins en janvier

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Éric FournierJanvier débute comme 2014 s'est terminé, avec une décroissance de la demande en matière d'hébergement commerciale au Québec.

Les résultats de la fréquentation quotidienne des établissements d'hébergement du Québec de janvier, rendus publics par Tourisme Québec la semaine dernière, nous confirment une décroissance de 2.3 % du nombre de chambres vendues. Il s'agit d'une perte de près de 22 000 nuitées au cours du premier mois de 2015.

Ces résultats signifient un manque à gagner de plus de 2.5 M$ pour les hôteliers québécois et des pertes de taxes pour les gouvernements et de TSH pour nos ATR de près de 450 000 $.

Janvier 2015 est le troisième mois de janvier consécutif où le Québec enregistre une décroissance sur les marchés après janvier 2014 (- 0.7 %) et janvier 2013 (- 1.5 %). Il s'agit aussi du 15e mois de décroissance que connait le « Québec Original » au cours des 20 derniers mois.

UNE DÉCROISSANCE DE LA DEMANDE, MAIS AUSSI DE L'OFFRE
Encore plus alarment, la décroissance du nombre de nuitées générées (demande) s'ajoute à une décroissance de 3.2 % du nombre de chambres disponibles (offre) dans nos hôtels. 

La même décroissance systémique a affecté notre offre au cours des trois dernières années avec une diminution de 4.1 % en janvier 2014 et de 3.2 % en janvier 2013.

JANVIER UN MOIS DIFFICILE POUR LE TOURISME AU QUÉBEC
Le nombre de chambres vendues en janvier est donc passé de près de 900 000 en 2013 à moins de 850 000 en 2015.

Toute situation critique a toutefois un coté positif, malgré ce constat de décroissance accablante (offre et demande), le taux d'occupation moyen d'un hôtelier québécois reste sensiblement le même, car ironiquement, et ce constat est malheureux, il y a plus d'établissements qui ferment au Québec que de touristes qui n'y viennent plus.

DES TAUX D'OCCUPATION ANÉMIQUES
De fait, plus d'une dizaine de régions touristiques Québécoises ont des taux d'occupation régionale pour le premier mois de l'année qui avoisinent les 30 % et ceci malgré la diminution de chambres disponibles en hiver. Qui plus est, six régions se situent sous la barre des 30 % ce qui rend, bien évidemment, la rentabilité de nos établissements d'hébergement extrêmement difficile. (Sur le sujet: L’industrie touristique du Québec – Sagesse et prudence)

MONTRÉAL N'ÉCHAPPE PAS À CETTE DÉCROISSANCE
La région de Montréal n'échappe pas à cette décroissance avec une diminution de nuitées générées de 4 % pour janvier 2015 après une diminution de 0.6 % en 2014.

Ce qui est plus alarmant pour Montréal (le tier du parc hôtelier Québécois) est la décroissance au niveau de l'offre. Le parc hôtelier de la métropole est passé de 22 243 chambres en 2010 à 19 352 chambres en 2015. Cette soustraction de 2891 chambres équivaut à la fermeture complète du parc hôtelier d'une région comme l'Outaouais.

UNE SAISONNALITÉ QUI NE S'AMÉLIORE PAS
Du point de vue provincial, la décroissance de l'offre est également extrêmement importante dans l'angle de la saisonnalité avec un parc hôtelier qui est passé de 73 800 chambres en août à 66 807 unités en janvier soit une diminution de près de 7000 chambres. Ainsi, 10 % du parc hôtelier de la belle province ferme durant la saison hivernale et occasionne de nombreux impacts dans les économies régionales, notamment au niveau de l'emploi.

En conclusion, l'industrie touristique québécoise connait des jours difficiles et sa relance sera complexe et ardue. La recette du succès nécessitera vision, compétence, dynamisme et engagement…

Les résultats de février seront disponibles dès la mi-avril.


Collaboration spéciale, Éric Fournier

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