Quelle est la place du français dans le domaine du transport aérien au Québec?

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Conseil supérieur de la langue françaiseLe Conseil supérieur de la langue française (CSLF) rend publique une étude intitulée L'usage des langues et la place du français dans le domaine du transport aérien au Québec : une étude exploratoire, signée par Julie Bérubé et Sophie Comeau.

On y observe principalement que le statut prépondérant de l'anglais dans le domaine du transport aérien, à l'échelle internationale, est indéniable. Ce statut, joint au bilinguisme (français-anglais) d'une forte majorité de travailleurs du domaine, contribue à faire de l'anglais la langue commune du transport aérien dans plusieurs circonstances au Québec, notamment entre les membres de certains équipages ou dans les communications radio.

L'analyse de données à la fois quantitatives et qualitatives, appuyée sur une recherche documentaire, a permis de dégager certains constats généraux.

Faits saillants
Le domaine du transport aérien est essentiellement de compétence fédérale. Pourtant, seuls le transporteur Air Canada et le service de contrôle de la circulation aérienne Nav Canada sont soumis à la Loi sur les langues officielles. Aucun autre transporteur canadien en service au Québec n'est tenu de se conformer à cette loi ou de faire du français une langue du travail. Un des intérêts de cette publication est par conséquent de fournir le portrait linguistique d'un domaine peu étudié jusqu'à présent, puisqu'il n'est que partiellement assujetti au cadre légal et réglementaire en vigueur sur le plan linguistique.

En somme, alors que 60 % de l'ensemble des travailleurs du Québec déclarent travailler uniquement en français, cette situation est vécue par 15 % des travailleurs du secteur aérien et par 18 % de ceux des trois professions ciblées (pilotage, contrôle aérien et service aux passagers). Ce sont donc 85 % des travailleurs du secteur aérien et 82 % de ceux des professions ciblées qui utilisent l'anglais au travail, c'est-à-dire qu'ils utilisent uniquement ou surtout l'anglais, autant l'anglais que le français ou encore qu'ils utilisent l'anglais, mais de manière moins prépondérante que le français.

Parmi les travailleurs rencontrés lors d'entretiens de groupe, certains ont dit constater un recul du français. D'autres, sans parler de recul, ont nommé des éléments qui exercent une « pression » sur le français; certains seraient propres au domaine du transport aérien, alors que d'autres relèveraient de tendances socioéconomiques plus vastes. Entre autres, les participants ont signalé que, lorsqu'une tâche ne peut se dérouler qu'en anglais ou encore lorsque la documentation n'est disponible que dans cette langue, bien souvent, cela aura d'autres répercussions sur la langue du travail. Les travailleurs - dont les profils linguistiques étaient variés - ont néanmoins affirmé, dans l'ensemble, qu'ils tiennent à l'utilisation du français.

Constats et enjeux
Cette étude du CSLF a contribué à réunir et à analyser une somme considérable d'informations sur la langue du travail dans le domaine du transport aérien au Québec. Certes, on ne peut être tout à fait surpris de la place moins marquée du français dans ce domaine de compétence fédérale : en effet, si la Charte de la langue française favorise l'usage du français, la Loi sur les langues officielles favorise quant à elle l'usage des deux langues officielles du Canada. Par ailleurs, l'étude a permis de constater que le français jouit d'une position favorable à la fois chez les petits transporteurs québécois et dans le contrôle de la circulation aérienne au Québec. Il apparaît toutefois important de faire preuve de vigilance et de maintenir une approche incitative pour les aspects qui relèvent de la compétence provinciale, par exemple en ce qui concerne le développement et la promotion de la terminologie française ainsi que la langue du commerce et des affaires.

L'étude complète ainsi que son résumé sont accessibles dans la section Études de la Bibliothèque virtuelle du site Web du CSLF. À propos du CSLF Le CSLF a pour mission de conseiller la ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française sur toute question relative à la langue française au Québec. De plus, il peut informer le public sur toute question qui concerne le français au Québec.

Source : Conseil supérieur de la langue française

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